Les Navigations et Ballades Aériennes des pilotes de l'Aéro-Club de Moulins |
La Rochelle 2011 |
|
Fin août 2011 trois pilotes du club ( Sylvie, Bernard et Jean)ont pris le cap de l'océan. Voici leur récit et quelques photos de leur vol. |
|
|
![]() |
|
Bon ! On avait trois jours devant nous. On se dit, tiens, on va aller voir la mer. Ca tombait bien. On avait justement rien a y faire, sinon manger des moules. On prend l’avion, on décolle, on quitte la fréquence et on contacte Avord. On demande au type à la radio : « Où est la mer ? » « La mer ! Mais vous n’y êtes pas ! Vous êtes dans les terres. Y a pas de mer ici ! » « Pardon ! On n’est pas dans les terres, puisqu’on est en l’air pour aller voir la mer. » « Négatif ! Je confirme que vous êtes dans les terres. » « Mais puisqu’on vous dit qu’on dit qu’on ne peut pas être dans les terres puisqu’on est en l’air ! On vient de décoller de Montbeugny pour aller voir la mer ! » « Ah ! Bien sûr ! Prenez le cap 310 °, niveau 65 pour Caen. » « Pour quand ? Mais pour tout de suite. On veut manger des moules et voir la mer. » « Je ne vous demande pas quand puisque je vous dis où ? Je vous dis simplement où est Caen. » « ??? » « Enfin ! Vous savez bien où est Caen ! » « Mais ! Monsieur ! Quand, oui ! Puisqu’on vous dit qu’on part tout de suite! Mais où ? C’est ce qu’on vous demande. « ??? , Je viens de vous le dire : Enfin Caen, dans le calvados !» « Ah ! Caen ! Dans le Calvados! » « Là ! » « Mais, c’est pas vraiment au bord de la mer. Et nous, comme on avait trois jours, on voulait manger des moules et aller voir la mer puisqu’on avait rien a y faire.» « Si vous montez au niveau 65, vous la verrez la mer. Il y a justement une perturbation qui entre par le nord ouest. Avec un peu de chance la mer sera démontée et vous la verrez d’autant mieux ». « Comment ? Mais si on la démonte juste avant qu’on arrive, c’est pas la peine. Caen ! C’est pas la porte à côté ». « Attendez qu’elle remonte ou partez tout de suite. Dans ce cas, elle ne sera pas encore démontée mais vous la verrez moins bien. ». Là ! On s’est dit qu’on avait un problème de casque. J’ai dit : « Bon ! Laissons Caen de côté. Vous n’avez pas plus près et plus direct ? » « Allez à La Rochelle. » « La Rochelle ? Voir les filles ? » « Les filles ! Les moules ! Les petits bateaux… C’est vous qui voyez. Je vous donne le cap ? « Merci monsieur, on sait où c’est. » « Bien ! On y est. » « Pas possible. On vient de décoller. » « Pour où ? » Là ! On s’est dit qu’il avait dû mettre du calvados dans son café. « Enfin, Monsieur ! Pour la Rochelle ! On vient de vous le confirmer.» « Bon ! Bon ! Bon ! Autant pour moi. Nombre de passagers à bord ? » « On part à trois. » Là ! On a baissé le volume de la radio. « Faudrait savoir ! Vous me dites que vous voulez partir à La Rochelle, parce que vous avez trois jours et que vous voulez manger des moules et voir la mer parce que vous n’avez rien à y faire. Et maintenant vous partez à Troyes ». « Ne vous énervez pas. Ne vous énervez pas… En quoi ça pose problème de partir à trois à La Rochelle pour manger des moules et voir la mer ?» « Aucun ! Mais c’est pas le même cap, et ça sera plus long. En partant à Troyes vous faites un sacré détour. Plus de cinq heures. » « Pas possible. On n’a pas l’autonomie. » « Déroutez-vous à Sète. Vous aurez la mer. » « Négatif ! On n’a pas assez de place dans l’avion. A sept, on est au dessus de la masse max. Et puis, les sept nains n’étaient pas disponibles. C’est l’anniversaire de Blanche Neige.» « ??? » Là on n’a plus rien entendu. On s’est dit qu’il avait du renverser son café au calva sur le micro. Au bout que deux minutes, on a vu passer deux aéronefs très rapides. Ils ont commencé à nous faire signe. On leur a fait coucou aussi. Comme ils insistaient on s’est dit qu’ils voulaient peut-être aussi manger des moules à La Rochelle. Pas moyen d’être tranquille. Du coup, on est descendu. Ça tombait bien, La Rochelle et les fruits de mer étaient en vue. On s’est annoncé à la radio. On a demandé un tour de l’île de Ré : splendide ! |
|
![]() |
|
![]() |
|
![]() |
|
On s’est posé en 09 après une très longue finale du phare des baleines (presque ! ). Complément carburant, taxe d’atterrissage. A titre d’info les deux se règlent dans la petite cahute (ou mobile home à votre convenance). Juste pour vous éviter de revenir dix minutes après. Je passe sur le passage aux toilettes… |
|
|
|
|
Le bus ! Trop tard ! On prendra le suivant. En attendant, on décide de prendre de l’avance. Nous partons pédibus, d’abri bus en abri bus, sous un soleil radieux (version perso). Soleil de plomb si j’en crois mes camarades qui semblent progresser plus difficilement. Finalement, on intercepte le n° 1 qui mène à la Place de Verdun. |
Nous y sommes. Tour de ville sans détours. Ville des tours : St Nicolas, La Chaîne et La lanterne. Des touristes, des touristes et encore des touristes… Elle est où la mer ? Cette question essentielle à mes yeux ne semble plus être la préoccupation première de mes camarades à mesure que les minutes s’écoulent. Ils ralentissent le pas, s’arrêtent, jètent un oeil hagard du côté des troquets. Je poursuis vers mer. |
|
![]() |
|
|
A cet instant précis, il m’a semblé entendre une sorte de gargouillis sur ma droite suivi d’un appel désespéré. Je me retourne et découvre Jean au prise avec une huître géante qui ne voulait plus lui lâcher la main. Bref, une attaque de fruits de mer à nos 13h00 ! Imparable. On s’est alors assis au Winch près du vieux port. On a commandé, commandé et commandé. On a ensuite patiemment attendu que les serveurs reviennent du Kenya avec le café, le temps de compter jusqu’à 3652. Bernard a compté jusqu’à 3714, mais il avait commencé un peu avant. Et on est reparti faire un tour. Toujours autant de touristes. |
Le soleil baissait dans le ciel. Alors on a repris le bus direct pour l’aéroport : le sept (c’est vrai en plus). Visite pré-vol, briefing… on est reparti en 27. Virage au dessus de l’océan. On laisse le pont de l’Ile de Ré sur la gauche. On est rentré tranquille à Moulins, poussés par un petit vent d’ouest en écoutant La Mer de Charles Trenet sur la fréquence d’RTL. | |
Bon vols à tous. Pensez à la casquette. Ça chauffe un peu sous la verrière. Vérifiez bien vos casques avant le départ, en particulier en places arrières Mes excuses à « Raymond ». C’était plus fort que moi. Sylvie. |
|
Infos pratiques - Sortie et entrée des pilotes privés : sas avec code à retenir. - Bus n°7 devant l’AD à droite de la sortie pilotes privés. Toutes les demi-heures. Moins de 10’ pour rejoindre la Place de Verdun. Ticket à la montée : 1,30 euros. Forfait possible : Ticket un jour : 4 euros. - Carburant jet A1 : s’adresser à la cahute près des pompes. Service effectué par camion. Leur rappeler que ça refoule facilement (mieux vaut paraître ridicule en leur rappelant que d’en mettre partout et de gaspiller du prétrole). Règlement sur place. - Taxe d’atterrissage : même endroit que le carburant. Possibilité d’envoi à l’AD avec frais. - Restauration - Un snack sur place. - Restos en ville… pour tous les goûts. Il y en a plein le Routard Le Winch : service lent. |